Mise à jour le 19 juin 2025
Accroches :
- Paul Krugman : « La productivité n’est pas tout, mais à long terme, c’est presque tout ».
Définitions :
- Croissance : « augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes d’un indicateur de dimension, pour une nation le PIB en termes réels » (Perroux, 1961).
- Croissance extensive : croissance proportionnelle à l'augmentation des quantités des facteurs de production.
- Croissance intensive : croissance liée à l’augmentation de la productivité des facteurs de production.
- PIB : « somme des valeurs ajoutées des unités productives résidant sur le territoire ».
- Croissance potentielle : « volume de production de biens et services que peut atteindre durablement une économie en utilisant pleinement ses capacités, mais sans créer de tensions inflationnistes » (Herlin et Gatier, 2017).
- Ecart de production : « écart entre PIB effectif et PIB potentiel, qui reflète la position de l’économie dans le cycle » ; un écart de production positif est associé à une hausse future de l’inflation, qui affecte la politique monétaire et permet à une politique budgétaire restrictive de limiter l’inflation sans trop peser sur production (Bénassy-Quéré, 2022).
- Investissement : mesuré par la formation brute de capital fixe (FBCF), il s’agit de l’acquisition d’actifs fixes produits (incluant l'achat d'actifs d’occasion) et de la production de tels actifs par les producteurs pour leur propre usage, minorées des cessions.
- Investissement non-productif : investissement en constructions de bureaux et bâtiments industriels.
- Investissement productif : investissement en machines, équipements et logiciels.
- Productivité : « rapport, en volume, entre une production et les ressources mises en œuvre pour l’obtenir ».
- Productivité apparente : calcul de la productivité pour un seul type de ressource, travail ou capital.
- PGF : « résidu » obtenu après soustraction de la quantité de travail et de capital disponible, souvent assimilé au progrès technique mais qui représente toutes les sources de croissance non prises en compte par ces deux premiers facteurs et mesure ainsi « notre ignorance » (Abramovitz, 1956).
- Innovation : introduction sur le marché de nouveaux produits ou procédés (Jaravel, 2023), qui peut être de deux types (Manuel d’Oslo, OCDE et Eurostat, 2005), soit technologique (de produit, prestation ou procédé), soit non-technologique (organisationnelle/managériale, commerciale/de marketing).
- Stagnation séculaire : dégradation de facteurs internes amenant durablement le taux de la croissance potentielle du PIB autour de zéro.
Enjeux :
- La croissance est un phénomène de long terme, qui connaît un déclin dans les économies avancées du fait d’un effet dénominateur (volume du PIB plus important) mais aussi de facteurs tels qu’une moindre fréquence des innovations de rupture, une transition démographique défavorable, le ralentissement de la mondialisation ou la survenance de crises économiques et géopolitiques.
- La France se distingue par une croissance relativement résiliente mais plus modérée que ses voisins et structurellement contrainte par plusieurs faiblesses (faible investissement productif, chômage élevé, poids important de la dépense publique, moindre croissance de la productivité).
- L’Etat a un rôle majeur à jouer dans la stimulation de la croissance du fait des nombreuses défaillances de marché qui entourent l’accumulation des facteurs de production et la stimulation de la productivité des facteurs dans l’économie.
- Si les politiques déployées ces dernières années ont été relativement efficaces pour favoriser la croissance extensive, la relance de la croissance intensive n’a pas été menée à bien tandis que de nouveaux risques (situation budgétaire, multiplication des crises, fragmentation commerciale, transitions numérique et environnementale) pèsent sur la croissance.
Dès lors, quels leviers faut-il actionner pour stimuler la croissance en France ?