Mise à jour le 12 juin 2025
Accroche :
- Stiglitz, « Le nouvel âge des monopoles », 2016 : « Si le marché est fondamentalement efficace et équitable, comment l’intervention de l’Etat, même le meilleur qui soit, pourrait-elle améliorer la situation ».
- Milton Friedman (La liberté du choix, 1980) : « La concurrence du marché, quand on la laisse fonctionner, protège le consommateur mieux que tous les mécanismes gouvernementaux venus successivement se superposer au marché. ».
Définitions :
- Concurrence: « jeu auquel se livrent différentes entreprises sur un même marché pour fournir un bien ou un service à une demande elle-même plus ou moins diversifiée » (France Stratégie, L’enjeu de la concurrence en France, 2017), qui repose sur les critères dégagés par Walras (1874) que sont l’atomicité des acteurs (price-takers), la libre entrée, la transparence, la mobilité des facteurs de production et l’homogénéité des produits.
- Régulation: « activité des pouvoirs publics visant à lutter contre les défaillances de marché », ce qui recouvre la politique anti-trust, le contrôle des concentrations, la fixation du prix pratiqué par les monopoles, le régime des aides d’Etat et des subventions.
- Entente illicite : « tous accords entre entreprises, toutes décisions d'associations d'entreprises et toutes pratiques concertées qui ont pour objet ou pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché ».
- Monopole : « situation dans laquelle un seul offreur est face aux acheteurs », ce qui constitue une perte de bien-être pour le consommateur face à l’entreprise qui maximise son profit et est peu incitée à veiller à la qualité de son produit.
- Abus de position dominante : « exploitation abusive par une entreprise ou un groupe d'entreprises d'une position dominante sur le marché intérieur ou une partie substantielle de celui-ci ».
Enjeux :
- La concurrence pure et parfaite (CPP) bénéficie d’une supériorité théorique car elle conduit à un équilibre Pareto-optimal (qui maximise le bien-être collectif) en vertu du premier théorème du bien-être (Arrow et Debreu, 1954).
- Elle se trouve cependant remise en cause dans les faits par les phénomènes de concurrence monopolistique (Chamberlin, 1933), par les situations de monopole naturel, par l’existence d’externalités et d’asymétrie d’information, ainsi que par l’incomplétude des marchés.
- L’Etat doit intervenir au titre de sa mission d’allocation des ressources (au sens de Musgrave, 1959) lorsque le marché échappe à la CPP, mais la politique de concurrence se voit reprocher de nuire à l’émergence de géants industriels et donc à la position de l’Europe au sein de la compétition mondiale.
Dans ce contexte, quelle politique de concurrence faut-il mener pour favoriser l’activité économique et l’emploi ?